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barthelemy cabrol gaillac  

Nommé premier chirurgien d’Henri IV, professeur d’anatomie à Montpellier et auteur d’ouvrages scientifiques de référence

 

"Né dans le consulat de Gaillac, sans doute en 1529 et au Nay, Barthélémy Cabrol étudie la chirurgie à Montpellier et il y épouse une proche parente de Rondelet. Ses grades conquis, Cabrol revient à Gaillac en 1555 et il exerce aussitôt à l’hôpital Saint-André ; quelques années plus tard, il repart à Montpellier, s’y installe définitivement, ne la quittant que pour de rares voyages auprès de malades éloignés.

 

Peu après son retour à Montpellier, Cabrol se voit chargé par Laurent Joubert, chancelier de l’Université de "démontrer publiquement l’anatomie" ; il exerce d'abord bénévolement cette fonction puis en 1593, Henri IV, qui l’a nommé son premier chirurgien, crée pour lui la charge de "dissecteur anatomiste" aux gages de cent écus par an afin de "découper et montrer l'anatomie tant ez oz qu'autres parties". Ainsi, Cabrol est le premier titulaire de la chaire de "démonstrateur royal d’anatomie" qui subsiste jusqu’à la Révolution et dont le poste de chef des travaux d'anatomie est de nos jours le lointain héritier.

 

Comme il veut voir survivre un enseignement dont les étudiants apprécient l'intérêt et l'originalité, Cabrol publie en 1594 son Alphabet anatomique auquel est contenue l'explication exacte des parties du corps humain ; cet ouvrage contient, selon son sous-titre, "l’explication exacte des parties du corps humain réduite en tables selon l’ordre des dissections ordinaires avec l'ostéologie et plusieurs observations particulières". Son succès est grand : onze éditions dont quatre en latin et quatre en hollandais. Cabrol reconnaît qu’il ne fait pas œuvre de novateur, il se flatte même (je devrais dire il se vante) de résumer les écrits "d’un million d’auteurs" mais il détaille l’anatomie humaine en quatre-vingt-onze tableaux synoptiques dont certains sont encore repris au début du XIXe siècle par les anatomistes Chaussier et Dumas…

...Cabrol meurt vers juin 1603. Son successeur aux fonctions de démonstrateur royal d’anatomie, Balthazar Gariel lui dédie un sonnet où il l’égale aux plus grands anatomistes de son temps : en voici le dernier tercet :

"L’Italie puisse son Faloppe vanter,
L’Espagne son Vésale, il nous faut contenter,
Car d’avoir son Cabrol, notre France est heureuse"."

 

 

P. Chabbert, "La tradition médicale gaillacoise, Barthélémy Cabrol", dans Journées du millénaire de Gaillac (1972), Millénaire de Gaillac : 972-1972 : [recueil des actes, avril-novembre 1972], t. 2, Gaillac, mairie de Gaillac, 1975, p. 12-13.

 

 

 

Pour en savoir plus...

 

Bibliographie

Louis Dulieu, La médecine à Montpellier : tome II, la Renaissance. Avignon, Presses Universelles, 1979.